le pitch
Caden est un adolescent de quinze ans ordinaire, qui s'intéresse à l'athlétisme et aux jeux vidéo. Pourtant, il adopte un comportement de plus en plus étrange aux yeux de ses parents : il marche seul et pieds nus dans les rues, craint que ses camarades de classe ne veuillent le tuer... Dans son esprit, Caden est devenu le passager d'un navire voguant sur des mers déchaînées.
Lorsque cela devient trop difficile pour lui de garder le contact avec la réalité, ses parents doivent l'interner en asile psychiatrique. Commence pour le jeune homme un long voyage qui doit le mener au plus profond des abysses, au risque de s'y noyer…
Inspiré d'une histoire vraie, un roman d'une justesse incroyable sur les maladies mentales.
Ce qu'en pense C.: "Le goût amer de l'abîme" est vraiment un livre particulier. Je ne sais pas si j'ai aimé ou non cette histoire, mais ce livre m'a fait ressentir des choses et réaliser l'ampleur que pouvait avoir les maladies mentales sur des personnes. En effet la schizophrénie est mis en lumière de manière très poétique et réelle. Le fils de l'auteur étant lui-même atteint de cette maladie a aidé et inspiré son père pour ce roman en l'illustrant et en lui exprimant ce qu'il ressentait durant ses crises.
Caden, protagoniste de l'histoire, est un jeune garçon dont ses parents se rendent compte qu'il n'est pas comme ses camarades. Il réfléchit beaucoup trop et a des réactions bizarres et incontrolées par rapport aux autres enfants. Tout au long de cette lecture nous sommes dans sa tête et au début cela m'a beaucoup perturbé. Une simple termite peut nous mener jusqu'en Chine avec son esprit divagant. Et n'oublions pas lorsqu'il se retrouve sur le navire… Cela est très particulier, un jour il est Caden, adolescent vivant aux Etats-Unis et tout à coup, il est Caden le matelot, à bord d'un bateau voguant vers l'inconnu et dont l'équipage n'est du moins pas très commun. Alors que cela peut nous paraître tout à fait antagoniste, petit à petit ces deux situations se rapprochent avec l'étendue que prend la maladie afin de ne former plus qu'un. Et parfois nous ne savons plus où nous sommes… Sur terre ? Sur la mer ? Et puis on se dit que cela n'a plus d'importance… Car ce qui fleurit dans son esprit n'est qu'en fait qu'une vision altérée de la réalité !
Neal Shusterman n'est d'autre qu'un génie des mots et des lettres.
Je pense tout de même avoir aimé cette lecture, même si j'ai mis du temps à la finir, mais rien ne sert de courir… Car dans ce livre si l'on se dépêche on risque de passer à côté de beaucoup de choses…
Voici une petite citation pour ponctuer mon avis, car je trouve que la plume de Neal Shusterman est l'une des plus belles: "Tu vois des démons dans les yeux du monde et le monde voit un puits sans fond dans les tiens."
Ce qu'en pense N.: Un délice dans lequel on plonge et où on entame une longue nage tranquille dans les profondeurs amères d'une mer houleuse parmi laquelle les premières vagues nous submergent déjà. Le goût amer de l'abîme est un livre qu'on lit lentement. Mais pas parce qu'on s'ennuie ou qu'il n'y a pas d'addiction. Juste parce qu'il faut prendre le temps de le comprendre, d'écouter la détresse de Caden pour arriver à plonger dans son univers marin qui au début nous paraît très flou. Puis petit à petit, on commence à comprendre les allusions, comment nage ce personnage si touchant et on apprivoise l'intelligence et l'écriture du récit. C'est la première fois que je lis un livre si ''grave'' avec une réelle psychologie derrière et j'ai adoré commencer ce registre de la maladie mentale avec Neal Shusterman et l'histoire de son fils, Brendan. Chaque détail est subtil et la réalité de ce périple ne rend ce roman que plus merveilleux. Les dessins que l'on trouve dans le livre sont également de Brendan et ils nous permettent d'entrer plus profondémment dans son esprit. Les mots qu'il emploie nous bouleversent et les métaphores sont d'une justesse saisissante ! Il nous remet en cause et nous fait voyager dans des projections que l'on n'aurait jamais penser possibles. Se plonger dans ce bouquin, c'est se déconnecter de notre monde pour en visiter un autre. J'ai l'impression que tout est parfait dans ce roman. On se ballade sur une eau de sentiments variant entre frustration, tristesse, incompréhension, bonheur et soulagement. Il n'y a pas beaucoup de blanc dans cette histoire, mais tout n'est pas que noir et plus on avance, plus celle-ci s'éclaircie ce qui, j'avoue, fait du bien au moral quand on découvre les idées torturées qui hantent la tête d'un jeune-homme de seulement 15ans. Voilà, ce livre est tout simplement sublime.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire